Fusion Lyon-Villeurbanne : le point de vue d'un chef d'entreprise... villeurbannais!
Je déjeunais ce midi avec un ami anglais qui habite à Lyon et qui me disait qu'il était très étonné de voir que Villeurbanne et Lyon étaient distinctes alors que tout incitait à penser qu'elles devraient fusionner. Habituellement, j'adore me moquer des anglais et de leurs bizarreries : leur conduite à gauche, leurs unités de mesure grotesques, leur reine anachronique, leur nourriture intordable... j'en passe et des meilleures.
Mais là, il faut bien dire que dans cette histoire de Lyon-Villeurbanne, c'est bien moi le Français qui avais l'air d'un idiot et qui étais bien en peine de lui expliquer cette bizarrerie de la géographie de notre ville.
Car même si la question se pose depuis des décennies, même si elle revient régulièrement sur le devant de la scène, même si tout lyonnais s'est un jour posé la question, la fusion ne s'est jamais faite !
Et elle ne s'est pas faite pour tout un tas de mauvaises raisons :
- politiques : il faudra certainement beaucoup de courage au Napoléon des temps modernes pour mener ce projet qui serait jugé comme une annexion par certains,
- lutte des classes : Villeurbanne c'est l'ouvrière tandis que Lyon c'est la bourgeoise, on ne mélange pas les torchons et les serviettes...
- économique : une remise à niveau de Villeurbanne coûterait trop cher aux Lyonnais (c'est vrai qu'il y aurait du boulot ;-)
- esprit de clocher : chacun chez soi, les vaches seront bien gardées !
- administrative : vous imaginez la paperasse que générerait une telle révolution ?
Pourtant, les raisons de fusionner ne manquent pas :
- on passe d'un nom de rue à un autre sans quitter son trottoir,
- avec le développement urbain la frontière est totalement artificielle désormais, un peu comme Berlin Ouest et Berlin Est...
- le périphérique, au contraire délimite une frontière « naturelle » et englobe les deux,
- les équipes de sport et leurs supporters sont déjà les mêmes (ça c'est un vrai signe !)
- les économies d'échelle seraient importantes même si le Grand Lyon permet d'ores et déjà une bonne mutualisation (mon petit doigt me dit qu'on peut encore faire des progrès),
- un peu de simplification, dans ce bas monde, ne nuit pas...
Qu'on me permette d'ajouter mon point de vue qui est celui d'un modeste chef d'entreprise de Villeurbanne. En tant que chef d'entreprise, donc, il est de mon devoir de donner toutes les chances à ma société et notamment de trouver des clients et d'embaucher des talents. Et dans ce but, le marketing a son importance. Novius, dont le siège est à Villeurbanne, est présent à Paris, et nous envisageons un jour ou l'autre de nous installer également à Genève, ou à Bruxelles. Ce jour là, de la même façon que certaines entreprises dans le luxe ou la finance internationale affichent fièrement un Spencer & Clarks & Gamble Ltd. International Company affublé d'un Paris, London, New-York, Tokyo, Novius pourra claironner un enthousiasmant Paris, Genève... Villeurbanne ! Top !
Quand j'épèle notre adresse à un client qui n'est pas de la région – oui, il faut que je l'épèle parce que, sans formation initiale, personne n'est en mesure d'écrire Villeurbanne du premier coup sans faute d'orthographe – quand j'épèle, disais-je donc, il n'est pas rare que mon client soit surpris et me lance un « Ah, je croyais que vous étiez lyonnais, je ne savais pas que vous étiez en Alsace ! » (lui il aurait écrit Viller-Bahn) ou un « Pour venir chez vous, vous pensez que c'est dans la base de données de mon GPS ? »
Vous l'avez compris, je suis favorable, mille fois plutôt qu'une, à la fusion : créons un ou deux nouveaux arrondissements, on arriverait à 11. C'est un beau nombre (mes proches le savent, j'affectionne les nombres premiers). L'examen d'une carte montre que le futur périphérique ouest, s'il est fait un jour engloberait certainement Sainte Foy lès Lyon qui formerait un beau 12ème arrondissement. Profitons-en pour couper le 3ème arrondissementen deux parties – oui, je sais ça n'a rien à voir avec mon sujet mais ça me faisait envie car je trouve que le 3ème arrondissement ne ressemble à rien dans sa forme actuelle – et on arrive à 13, ce qui est également un très joli nombre, premier certes mais porte bonheur en plus. Le seul problème est qu'il effraie les triskaidékaphobes, Oui, vous savez bien : les phobiques du nombre treize (je savais que j'arriverai un jour à placer ce mot dans mon blog :-)
Bon trève de plaisanterie, on la fait cette fusion, messieurs les politiques ? N'est-il pas temps de faire tomber le mur de Berlyon ?
Il faudra ensuite "annexer" Vaulx-en-velin, décines (le Grand stade) puis Meyzieu vu qu'il y'a le tram et que toutes ces communes sont collées les unes aux autres.
Ensuite le développement au Sud... Saint-Fons, Vénissieux, Feyzin etc.
Le Nord avec Rillieux-la-Pape, Caluire et on fait aussi L'Ouest Lyonnais tiens, ça sera pas mal...